MF67 D : l’adhérence partielle

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MF67 D L’adhérence partielle

Généralités
Il est décidé, après l’équipement des lignes 3 et 7 avec des rames MF67 à adhérence totale – qui se révèle être un succès sur le plan des performances – et dans le but de renforcer le parc avec du nouveau matériel, de réduire le nombre de motrices sur chaque rame.
Finalement l’adhérence totale ne s’avérait pas si nécessaire que ce qui avait été imaginé au début de l’étude du MF67.
Des essais ont été réalisés avec les remorques B.14001 et B.14002 ainsi qu’en rendant inactives certaines motrices des rames jusqu’alors à adhérence totale pour évaluer les conséquences sur les performances.
Il est alors apparu que l’investissement dans des rames à 5 motrices n’était pas justifié, à la vue des performances des rames à 3 motrices et 2 remorques, tant en temps de parcours qu’en intervalle réalisable entre les trains.
Les rames à adhérence totale sont en effet coûteuses à l’achat mais également à l’exploitation et à la maintenance: consommation accrue d’énergie électrique et l’installation d’importants dispositifs de ventilation pour pallier à l’échauffement exagéré des tunnels.
Les modifications des rames
Les rames « MF67 D » se composent des motrices des séries A, B et C déjà livrées, d’une commande de remorques et de nouvelles motrices désignées « CX » toutes deux livrées entre l’automne 1974 et l’été 1975.

Pour former des trains de 3 motrices sur les lignes 3 et 7, on prélèvera soit des motrices d’extrémités, soit des motrices intermédiaires avec l’introduction des remorques type « A » et « B » et des remorques à loge de conduite type « S ».

La formation MF67 D est donc un terme générique désignant une rame composée de toutes les voitures MF67 vues précédemment.
Il fut donc décidé d’équiper de manière économique (MF67 D) la ligne 9 dès l’origine de son équipement en MF67:
– en prélevant les motrices intermédiaires « N » des trains de la ligne 3 monomoteur et en les remplaçant par des remorques « B »,
– en prélevant une motrice « N » et la motrice « NA » des trains de la ligne 7 bimoteurs et les remplacées par des remorques « A » et « B ».
– et en modifiant quatre motrices monomoteurs (MF67 C1) N.11131 à N.11134 en NA.12129 à NA.12132 afin de compenser le manque de motrices de première classe dans ces combinaisons. Elles reçoivent la livrée jaune et les équipements de pilotage automatique (capteur de marche, roue phonique et boîtier interprétation).
À cette époque, la nouvelle politique de la RATP était la modernisation d’un maximum de lignes en matériel moderne.
Auparavant, la modernisation d’une ligne entraînait son équipement progressif en matériel neuf jusqu’à la suppression totale des matériels anciens.
Mais désormais le matériel réceptionné servira à l’équipement simultané de plusieurs lignes, chacune d’elles conservant en exploitation une certaine proportion de matériel ancien. Il fut décidé de faire circuler uniquement le matériel moderne aux heures creuses et les rames Sprague en renfort aux heures de pointe.
Cette nouvelle politique permit de ne pas créer un « réseau à deux vitesses ».
C’est pour cela que le parc destiné à la ligne 9 ne lui fut pas attribué d’emblée. La ligne 9 reçut ses premiers MF67 le 8 Juillet 1974 et se stabilisera en 1975 avec 50 rames MF67 et 16 rames Sprague.
Le surplus de matériel moderne commandé servira à partir de 1974 sur la ligne 13 en remplacement progressif du matériel articulé. Puis sur la ligne 10 à partir de mai 1975 avec 5 rames MF67, aux côtés du matériel articulé rénové en formation indéformable de deux éléments.
Les voitures type « D » sont esthétiquement semblables aux matériels bimoteurs, mais une différence entre ces dernières et les voitures monomoteur au niveau de la toiture (gouttière, lanterneau), font que les compositions équipés de voitures monomoteur paraissaient un peu disparates.
Les motrices de première classe NA.12xxx seront équipées d’un compresseur d’air avec leur équipement, cette opération sera réalisé à partir de 1975 à l’atelier de Pleyel par le constructeur Alsthom-groupe Brissonneau.
Les équipements de graisseurs de voies existants sur 7 voitures seront déposés en attente de remontage sur les MF67 F. Ces voitures seront également équipée du système de régulation ampèremétrique « IST » pour la synchronisation des J.H.
Les formations
Avec les livraisons de matériel type « D », le parc des ligne 3, 7 et 9 fin 1974 (hormis les trains prototypes) sont composés ainsi:
– formation 1: M1 + B + NA1 + B + M1 pour la ligne 3.
– formation 2: M2 + N2 + A + B + M2 pour la ligne 7.
– formation 3: S + N1 + NA2 + N1 + S ou S + N2 + NA2 + N2 + S ou S + N1 + NA1 + N1 + S pour les trains de la ligne 9.
Les voitures monomoteur étant ci-dessus désignées M1, N1 et NA1 et les voitures bimoteur M2, N2 et NA2.
Pt Levallois 0284 - 1Rame à adhérence partielle monomoteur sur la ligne 3 à Pont de Levallois en formation 1 (G.Rannou)

R Place d'It - 2Rame à adhérence partielle bimoteur de la ligne 7 en formation 2. 1975 (G.Rannou).

Oberkampf 1081 - 4Rame à adhérence partielle bimoteur de la ligne 9 en formation 2 à Oberkampf. 1981 (G.Rannou)
Les variantes
À noter que la NA.12050 incendiée à Porte d’Italie bénéficiera lors de sa reconstruction d’une caisse type « D ».
De nouveaux prototypes sont conçus avec les N.11234 et NA.12128 qui seront livrées avec des portes louvoyantes-coulissantes qui équiperont ultérieurement les MF77.
Enfin, un certain nombre de voitures sont équipées de revêtement en stratifié de couleur liège au lieu du beige chiné.

Les remorques série D

R 0475 - 3Rame uniquement composé de remorque, Grenelle 1975. (G.Rannou)

Les remorques MF67 D sont au nombre de 363, réparties entre deux constructeurs, comprennent les remorques intermédiaires « A » et « B » ainsi que les voitures « S » avec loge de conduite nouvellement introduites:
– A.13011 à A.13052, B.14011 à B.14114 et S.9011 à 9126 de construction Alsthom-Brissonneau,
– A.13053 à A.13072, B.14115 à B.14155 et S.9127 à 9166 de construction CIMT.
Les caisses sont désormais marquées Alsthom-Brissonneau, car en 1972 Brissonneau & Lotz a été absorbé par Alsthom.
Les voitures Alsthom-Brissonneau sont produites à l’usine de Aytré.
Les voitures CIMT sont produites à l’usine de Marly-les-Valenciennes.
On dénombre donc:
– 156 remorques de seconde classe avec loge S.9011 à S.9166,
– 145 remorques de seconde classe B.14011 à B.14155,
– 62 remorques de première classe A.13011 à A.13072.
Les rames de la série D sont arrivée sur le réseau métropolitain par l’atelier de Vaugirard.

La caisse

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Bien entendu les remorques ne disposent d’aucun équipement de traction, compresseur ou génératrice.
Les caisses ont des caractéristiques presque identiques à celles de la série C2.
Toutefois, les parois intérieures sont « en creux » sous les grandes fenêtres latérales de manière à dégager un peu plus de place aux voyageurs. Les bandeaux de visite des portes sont en aluminium avec la pose d’une barre de renfort en aluminium.
Les portes d’armoires sont en matériaux stratifiés, les moulures et les plinthes sont en alliage d’aluminium oxydé.
Les portes de loges et d’intercirculations sont vitrées et non plus pleines comme sur les séries précédentes, pour des questions de sécurité et de surveillance; les premières séries A, B et C seront d’ailleurs modifiées peu à peu suivant cette disposition.
La tôle du plancher est recouverte d’un parquet en bois contreplaqué revêtu d’un tapis en caoutchouc auto-extinguible.
Sur certains trains les « S » et les « B » sont équipées d’un dispositif de graissage de voies constitué d’un réservoir, du boitier de commande et des éjecteurs.
Les premières « S » seront livrées avec le macaron rond RATP sur la face avant.
rrrLe pupitre de loge très similaire aux série antérieur. L’organisation du pupitre est toujours adapté pour deux agents. Usine d’Aytré. (collection privée)
R038 0574 - 1 Remorque A.13038 avec les poutres du pilotage automatique sur les bogies, Grenelle Octobre 1974. (G.Rannou)
R022 1074 - 3
Remorque B.14022, Grenelle Octobre 1974. (G.Rannou)

Les bogies

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Les bogies porteurs sont fabriqués par ANF et la société FRANCO-BELGE, ils ont munis de roues en acier bandagé BV2.
L’empattement du bogie est de 2,100 m, sa longueur de 3,844 m pour une masse de 4,5 tonnes.
Les remorques reçoivent un bogie constitué de deux traverses médianes coupées en deux par le milieu et reliées par deux articulations élastiques de type Artibloc.
Ce montage permet de limiter le déchargement des roues sur les appareils de voies et les prises de dévers qu’elles soient en accélération ou en décélération.
La traverse pivotante disposée entre les deux traverse médianes reçoit la couronne à rouleaux.
Les bogies des « S »
Le bogie avant dispose du frein d’immobilisation avec commande manuelle par volant à l’avant des voitures et dans la loge, de frotteurs identiques à ceux des matériels bimoteurs pour le T.H.F, du transmetteur de la transmission électrique du chronotachygraphe.
Le bogie arrière porte le dispositif de détection de vitesse, et le dispositif de graisseur de voies (seulement sur certains trains).
Les bogies des « B »
Le bogie avant dispose du frein d’immobilisation avec commande manuelle par volant sur le côté des voitures.
Le bogie arrière porte le dispositif de graisseur de voies (seulement sur certains trains).
Les bogies des « A »
Le bogie avant dispose du frein d’immobilisation avec commande manuelle par volant sur le côté des voitures,
de la poutre du pilotage automatique (PA) et du transmetteur d’espace.
Le bogie arrière dispose de la poutre du pilotage automatique (PA).

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rr Bogie porteur ANF sur la première « B » de série, Grenelle Aout 1974. (G.Rannou)
Bogie porteur de remorque A avec sur la boite d’essieu la roue phonique et la poutre du PA.

Les motrices série CX

R 123 1074 - 2 L’arrivée des nouvelles motrices de la série CX, Grenelle Octobre1974. (G.Rannou)

Les motrices MF67 CX sont fabriquées par Alsthom-Brissonneau. Elles comprennent 17 motrices bimoteurs N et NA:
– 7 motrices sans loge N.11228 à N.11234,
– 9 motrices sans loge de première classe NA.12120 à NA.12128,
– 1 motrice sans loge de première classe avec la caisse reconstruite NA.12050. (hors numérotation)

La caisse

CX

Les caisses ont des caractéristiques presque identiques à celles de la série C2.
Toutefois, comme sur les remorques « D » les parois intérieures sont en creux sous les grandes fenêtres latérales de manière à dégager un peu plus de place aux voyageurs.
Les bandeaux de visite des portes sont en aluminium avec la pose d’une barre de renfort en aluminium.
Les portes d’armoires sont en matériaux stratifiés, les moulures et les plinthes sont en alliage d’aluminium oxydé.
h 1Gare de Grenelle, livraison des motrices CX encadrés par les wagons d’accompagnement V.296 et V.297. Octobre 1974. (G.Rannou)
R050 011 0874 - 3Cliché montrant l’arrivée de la nouvelle NA.12050 avec sa caisse reconstruite. Octobre 1974. (G.Rannou)
1983 128 Intérieur de la NA.12128 en 1983. (Collection privée)

Les bogies

Les bogies bimoteurs sont fabriqués par ANF et ont des caractéristiques identiques aux bogies du MF67 C2.